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Il est resté longtemps discret sur son activité extra-professionnelle cet extra-terrestre de médecin anesthésiste clermontois. Eryk.e (pour Eisenberg, son vrai nom) a même bien failli nous endormir en nous faisant croire que la musique et le chant n’étaient pour lui qu’un passe-temps. En fait, patiemment, méticuleusement et secrètement, il se cherchait profondément, libérait son écriture chaque jour un peu plus et composait sans relâche. S’il a toujours eu l’envergure de ses ambitions, il est indéniable que sa rencontre avec Jean-Louis Murat  – « si je devais manquer de toi », « Col de la Croix-Morand » et « Sentiment nouveau », ça vous parle ? a été un déclic pour lui. Médecin, chanteur, pianiste, guitariste, écrivain et poète, Eryk.e est un nouveau baladin des mille et une nuits. Rencontre avec cet Aladin de Clermont-Ferrand, un sacré gaillard qui habite près de la place Gaillard et qui m’invite sur son tapis chantant, l’espace d’une interview, d’un instant…
Une poésie façonnée et aiguisée…Ses textes m’ont évidemment interpelé et intrigué. J’avoue humblement que quelques-uns de ses mots m’ont dirigé tout droit vers le dico, mais c’est voulu m’explique-t-il. Il faut dire que cela favorise notre immersion dans un univers bien à lui.Elle nous en fait donc boire des vers et des bien mûrs cette écriture soutenue et affûtée. Les plus téméraires et avertis sauront savourer pleinement la complexité de certains passages. Précis, mais d’une belle sonorité, on assiste en Live à la rencontre d’un poète et d’un chanteur qui ne font qu’un. Les mots et les notes s’entrechoquent. Ses textes ne s’avalent pas en une gorgée. Ils sont gorgés d’émotions, d’expériences aussi, de conscience et d’inconscience. Ils paraissent libérateurs et salvateurs, vous savez, comme ces mots bien choisis qui soignent les maux bien enfouis. Une poésie à la façon Eryk.e toujours accompagnée de piano et dont les mélodies nous mènent par le bout du nez. Nous sommes alors bercés, chahutés, empressés, mais consentants. S’il l’on y prend garde, nos pulsations peuvent même s’accélérer une fois déversées dans la tourmente de ses versets. Puis revient le calme maitrisé d’un Eryk.e qui sait parfaitement où, quand et comment nous balader.
Jean-Louis Murat, la rencontre évidente et inéluctable !En 2010, Eryk.e croise de façon inattendue ce chanteur à succès. Les deux hommes se connectent immédiatement par une sensibilité commune, tant sur le plan des mots, que des émotions. Une connivence et une convergence naturelles s’installent entre ses deux artistes. Un projet de collaboration né comme une évidence. Cette étape dans la vie d’Eryk va révéler Eryk.e, un artiste à présent assumé, volontaire et… tourné vers un ciel Bleu.
BleuC’est le nom de son titre phare et un des plus colorés en plus. Une histoire racontée à vive allure par un marionnettiste des mots et un pianiste qui nous entraine à tambour battant dans un bleu d’Auvergne assez sombre. La Coopérative de Mai lui propose déjà de faire la première partie d’Arno le 9 décembre 2016 et de nouvelles dates de concerts sont déjà programmées. À mi-chemin entre slameur et baladin, Eryk.e nous surprend totalement et nous laisse remplit de questionnement sur nous-mêmes, la vie et les relations humaines et amoureuses.
SeizeSorti en Mars deux mille Seize du studio Wooden-D (Denis Clavaizolle) et masterisé chez Basalte Studio (Simon Capony), son premier album comporte 10 chansons. Elles sont toutes composées par Eryk.e à l’exception de « Jeune face », « Les Lieux » et « Morte saison » dont les textes lui ont été écrit par Jean-Louis Murat en personne. Murat a par ailleurs murmuré sa sensibilité à la guitare sur cet album disponible sur les plateformes de téléchargement comme iTunes, Amazon, Spotify ou Deezer. Une collection de balades qui n’hésitent pas à aborder des sujets sur un ton tragique, désespéré parfois, un peu comme si accepter  l’obscurité nous permettait d’y voir plus clair.Certains parlent de cet album comme une dose suffisamment sombre pour imaginer se jeter dans la Seine à corps perdu. Moi, j’y vois bien plus l’occasion de faire face à nos propres peurs, de titiller cette noirceur que l’on a tous en nous à certains moments de notre vie et de nous jeter sur la scène à coeur perdu, mais avec une âme résignée et apaisée. Comme quoi, Seize ne nous laisse pas indifférent…Auteur, compositeur et interprète, au chant et aux claviers, Eryk.e est entouré d’Alexandre Peronny au violoncelle, de Lézard à la guitare et de l’étonnante et exotique Gaëlle Cotte qui pimente et pique certains morceaux en plein choeur.

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